La SCIC Berry Energies Bocage « crible » pour satisfaire ses clients

Le 19 et 20 janvier 2022 dernier ont eu lieu les premiers essais de criblage de plaquettes bocagères sur le site de dépôt de la SCIC à Aigurande.

La plaquette bocagère, bois déchiqueté issu du linéaire des haies d’agriculteurs adhérents à la SCIC et pratiquant une gestion durable du bocage, était jusqu’alors un produit brut standard. En effet, lors du broyage s’ajoute à cette plaquette de la matière fine ou poussière, ainsi que des « queues de déchiquetage » sorte de branches trop fines et surtout trop longues pour rentrer dans la standardisation « P45 » de la plaquette.

Que de termes complexes et incompréhensibles pour le non initié ; c’est cependant la base du développement des énergies renouvelables sur notre territoire car il faut pour les chaufferie collectives un produit calibré.

Le Boischaut Sud est une terre de bocage. Pour le conserver, le préserver, le maintenir, il faut l’entretenir. Les agriculteurs l’ont bien compris mais cet entretien a un coût. Ils se sont donc regroupés pour exploiter durablement ces haies et permettre leur renouvellement. Les collectivités quant à elles se sont lancées pour certaines dans des projets d’économie d’énergie et dans la production de chaleur via une ressource durable qu’est la biomasse bocagère.

Chauffer sa collectivité, certains foyers privés en consommant du bois localement, issu d’une agriculture durable afin de préserver le paysage du Boischaut sud, on ne peut faire mieux en termes d’économie circulaire.

Pour satisfaire les communes exploitant leur propre réseau de chaleur, le dépôt d’Aigurande a opté pour les grands moyens.

Les communes ont besoin d’un produit propre et calibré ; c’est donc tout naturellement que le stockage est passé au criblage. « En deux jours nous aurons trié l’ensemble du stock sur le dépôt » s’enthousiasme Pierre MADELENAT adhérent et administrateur de la SCIC, qui coordonne l’opération.

La CUMA des Sauzettes est venue spécialement de Creuse pour faire cette prestation avec un appareil issu de l’ingénierie des carrières et aujourd’hui au service du bois.

« L’idée c’est de calibrer le produit pour satisfaire au mieux le client » ajoute l’intervenant adhérent et fer de lance de la CUMA Creusoise.

La SCIC fournit en local aujourd’hui 15 chaudières pour un volume annuel sur le Boischaut sud de 6 000 m3 de bois déchiqueté. Pour les communes c’est un gage de qualité du produit et pour la SCIC l’assurance de satisfaire les clients et potentiellement d’être opérationnel à en servir de nouveaux ; car bien sûr il va falloir créer d’autres points de consommation, d’autre chaudières pour maintenir l’entretien du bocage.

Cette opération a bien sûr un coût et le produit de qualité aura une valeur légèrement supérieure. C’est l’assurance aussi de réduire l’usure du matériel de chaufferie pour la collectivité. Quelques élus locaux étaient au rendez le 19 au matin pour voir fonctionner la machine et échanger avec les producteurs. Un temps d’échange indispensable qui permettra dans un futur proche aux communes de contractualiser l’approvisionnement avec la SCIC.

Un pari sur l’avenir, donc, puisque à terme le dépôt d’Aigurande pourrait fournir cette qualité attendue, augmenter ses volumes en fonction de la consommation sur le territoire. Un avenir prometteur car nous devons tous prendre conscience que nos paysages ont une valeur inestimable pour nous et nos enfants. Pour préserver le bocage, il faut l’entretenir, l’exploiter et le régénérer ; les agriculteurs et les collectivités en ont conscience.

Encourageons donc cette démarche et espérons pour le territoire en 2022, la naissance de nouvelles chaufferies et la continuité d’un entretien raisonné du bocage.

Benjamin CULAN

03 mars 2022